10 Questions sur les chiens de traîneau

Le traîneau à chiens est une activité qui devient de plus en plus spopulaire. Les chiens donnent une tout autre dimension à ce sport de glisse qui se pratique principalement au Canada, en Alaska, dans le nord de la Scandinavie, mais aussi dans les montagnes françaises. Voici 10 questions sur les chiens de traîneau que se posent souvent nos participants pendant leur séjour en Laponie Suédoise.


1) Qu’est-ce qui fait un bon chien de traîneau ?

La principale qualité d’un chien de traineau est l’envie de courir et de tirer. Les chiens doivent s’amuser et prendre du plaisir. Les qualités requises dépendent ensuite du travail que le musher fait avec ses chiens. En ce qui nous concerne, un bon chien doit être endurant, constant dans son effort (ce qui implique savoir se gérer sur la distance), puissant et avoir un bon rythme. Tous nos chiens ne sont pas égaux et nous devons aussi nous adapter à leur capacité. Il est aussi important d’avoir des chiens à l’écoute et disciplinés, qui se laissent facilement manipuler par n’importe qui.

Un chien de traîneau impatient de continuer sa balade
Eus, impatient de continuer l’entraînement @Flarken Adventure

2) Comment le musher communique-t-il avec son chien de tête ?

Un traineau se pilote à la voix et le chien de tête est, comme son nom l’indique, en tête d’attelage. C’est un chien intelligent et attentionné qui écoute, comprend et exécute les directives du musher. La relation entre un musher et son chien de tête est souvent très forte. Il y a une confiance et un respect mutuel. Un musher doit aussi savoir quand écouter et faire confiance à son chien de tête. Par exemple, il peut savoir reconnaitre quand il ne faut pas s’aventurer sur la glace parce qu’elle est fragile.

Le chien de tête le plus connu est Balto. En 1924, la ville de Nome en Alaska est touchée par une épidémie de dystérie. Une grosse tempête empêche tout transport, aérien comme routier. Des mushers prennent alors pour mission de se relayer sur les 1000 kms qui séparent Nome de Fairbanks avec leurs chiens afin de délivrer l’antidote. Balto était en tête à l’arrivée à Nome et c’est pourquoi il est si célèbre.

Attelage de chiens de trâineau en laponie, Suède
Fabien et son attelage avec Jokkmokk et Chico en tête

3) Est-ce cruel de faire courir les chiens ?

Les chiens de traineaux adorent courir. Ils sont toujours hypers excités et impatients au départ. Ils aiment tirer et le goût de l’effort coule dans leurs veines. Certains adorent quand il y a de la poudreuse fraîche et qu’il faut forcer encore plus. Il y a aussi des chiens de traineau qui n’aiment pas tirer. Bien souvent, ils sont placés dans des familles avec lesquelles ils trouvent un environnement qui leur convient mieux.

Un attelage de chiens de traineau qui balade un chien sur le traineau
Shilam fait une petite pause @Flarken Adventure

4) Quel est leur régime alimentaire ?

Les chiens de traineau sont des athlètes et la nutrition est très importante. Entre le froid et l’effort, ils brulent énormément de calories. Il est donc primordial de couvrir leurs besoins énergétiques. Chaque musher nourrit ses chiens différemment en fonction de ses moyens, du travail qu’il requiert et de ce qui est disponible dans sa région du monde. Par exemple, en Alaska, où les rivières sont bondées de saumon, beaucoup de mushers en donnent à leurs chiens. Très gras, c’est une excellente source de lipides et de protéines. D’une manière générale, ils doivent avoir un régime riche en gras et en protéines – viande et/ou poisson avec croquettes.

Un chien de traîneau en pleine sieste dans la neige en Laponie
Diabolo se dore la pilule au soleil @Flarken Adventure

5) Combien de km par jour un chien de traineau peut-il courir ?

C’est très variable en fonction de la race, de l’activité, de la vitesse à laquelle ils courent, ainsi que du poids qu’ils tractent. Les mushers qui participent aux courses de longues distances courent jusqu’à 200 km par jour (avec des pauses) a une vitesse qui va entre 8 et 13 km/h. D’autres qui proposent des baptêmes font des courtes balades plusieurs fois par jour avec en général une limite de poids d’environ 180 kg par traineau.

De plus en plus de compétiteurs optent pour des « hunds » – des chiens croisés chien de chasse/braque. Ils sont très athlétiques, très rapides et peuvent courir 30-40 km par jour à une vitesse de 25-30 km/h. En ce qui concerne nos chiens, ils courent entre 25 et 40 kms, 5 à 6 jours par semaine.

Attelage de chiens de traîneau en Laponie suédoise
Et c’est parti pour une belle journée avec les chiens @Flarken Adventure

6) Les chiens dorment-ils dehors ? Même en hiver ?

Les chiens de traîneaux sont pour la grande majorité des chiens de races nordiques (Husky de Sibérie, Groenlandais, Malamute d’Alaska, Esquimaux Canadiens). Ils développent un sous-poil très épais, vraiment dense et extrêmement isolant qui les protège du froid, même extrême. Nos chiens vivent et dorment dehors tout l’hiver, même par -30°C. Ils ont des niches bien isolées et de la paille. Pendant nos raids sur lesquels les chiens n’ont pas de niche, nous leur faisons un bon lit de paille, et certains (les moins poilus) ont droit à des petits manteaux pour la nuit.

Deux chiens de trâineau dorment en boule sur la neige en Laponie
Hozer et Dia se reposent @Flarken Adventure

7) Existe-t-il des courses de chiens de traîneau ?

Il existe des courses de chiens de traineau. Parmi les plus connues, nous retrouvons « La Grande Odyssée » qui a lieu dans les Alpes françaises, la « Yukon Quest » au Canada, la « Finnmarkslopet » et la « Femunlopet » en Norvège, et « l’Iditarod » en Alaska. Il y a aussi un grand nombre de plus petites courses dans ces pays ainsi que des championnats de France et les championnats du Monde. Il est possible de courir dans d’autres disciplines telles que le ski joring (un chien tire un skieur), le cani cross (courir avec un chien), le cani vtt (un chien tracte le musher sur un vtt), ou encore la cani trottinette.

Afin d’éviter l’épuisement des chiens, toutes les courses de semi et longue distance comprennent des checkpoints, où les mushers doivent obligatoirement s’arrêter et laisser leurs chiens se reposer. À chaque checkpoint, des vétérinaires contrôlent l’état des chiens et peuvent en disqualifier un s’ils considèrent qu’il s’est blessé (boitement) ou qu’il est trop faible (ou trop maigre) pour continuer. Le musher continue sa course, et son handler (assistant) s’occupe des chiens qui ne continuent pas la course et le rejoint au prochain checkpoint (en voiture) avec la nourriture et le matériel.

Un chien de traîneau se repose dans sa niche en Laponie suédoise
Hiro, bien au chaud dans sa niche @Flarken Adventure

8) Quelles activités peut-on faire l’été avec des chiens de traineau ?

Une fois les traineaux rangés, les chiens ont un moment pour se reposer et profiter du soleil et de la chaleur du printemps. En été, les structures proposent principalement de la cani rando, de la cani trottinette, du cani vtt, et des balades en kart.

Les chiens ont plus de temps libre que l’hiver et sont toujours partants pour aller s’amuser dans leur parc d’ébats ou aller se promener en forêt. L’été étant leur période de repos, c’est un aussi excellent moment pour faire intervenir un ostéopathe, pour s’assurer qu’ils soient tous en bonne santé.

Phots montrant des chiens de traineau l'été, en balade ou en cani rando en Laponie suédoise
Les activités estivales avec les chiens @Flarken Adventure

9) À partir de quel âge un chien peut-il commencer à tirer et jusqu’à quel âge un chien peut-il travailler ?

Afin de pas impacter négativement la croissance du chien et lui laisser le temps de se développer complètement, il est important de ne pas le faire courir trop tôt, ni de tirer de lourdes charges. En ce qui nous concerne, les jeunes chiens commencent au plus tôt vers 8 – 9 mois (parfois plus tard) et tirent des traîneaux vides sur de courtes distances (5-6 kms). Ils sont attelés avec des adultes expérimentés qui leur montrent le travail. À partir d’un an et demi, le chien est totalement apte à travailler comme les adultes.

Cinq chiots Alaskan Husky courent dans la neige en Suède
2 mois et déjà une patate d’enfer @Flarken Adventure

Les chiens sont mis à la retraite à différents âges et pour différentes raisons. Certains n’ont simplement plus envie d’aller tirer et nous le font comprendre. D’autres ne tiennent plus la distance et fatiguent trop vite. Alors, pour ceux qui ont toujours l’envie de travailler, nous réduisons la fréquence et la longueur des sorties. Nous proposons aussi maintenant de la cani rando (ou raquette) l’hiver qui permet à nos retraités de continuer une activité plus tranquille. Leur puissance et motivation reste surprenante. « L’âge de la retraite » varient entre 9 et 12 ans suivant les chiens.

Un guide et son chien en cani rando en laponie suédoise
Les retraités restent actifs en pratiquant la cani rando @Flarken Adventure

10) Les chiens peuvent-ils se blesser ?

Comme tous athlètes, les chiens peuvent se faire des entorses, des déchirures musculaires, ou souffrir de tendinites par exemple. Pour éviter ce genre de blessures, l’alimentation et l’hydratation sont primordiales, ainsi que l’échauffement avant l’effort et un temps de repos suffisant entre les sorties.

Les chiens peuvent aussi se blesser les coussinets sur la glace quand elle est abrasive, ou entre les coussinets quand les températures tombent en dessous de -15°C. En effet, des « snowballs » (petites boules de glaces) peuvent se former entre leurs coussinets, se coller à leurs poils, ce qui peut provoquer des coupures. Certains chiens ont les pattes plus sensibles que d’autres, et nous les protégeons avec des bottines et, en leur appliquant de la crème cicatrisante ainsi qu’en leur graissant les pattes.

Deux groenlandais à l'attelage en Laponie suédoise
Sioux et Saïvo (avec sa petite bottine) en plein entraînement @Flarken Adventure

 

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